LES VICTIMES

Ils étaient âgés de 17 à 65 ans.
L’identité de toutes les victimes et leur nombre même demeure un mystère, tant les conditions de leur exécution ont été barbares, leurs bourreaux s’étant employés à faire disparaître les traces de leur crime. De 88 cercueils constitués par la Croix-Rouge au lendemain du massacre jusqu’au nombre de 120 victimes avancés par les travaux historiques, mettre un nom sur chaque victime constitue un difficile travail qui se poursuit encore à ce jour.
Depuis de nombreuses années, l’Association du patrimoine des arts et lettres de Saint-Genis-Laval et ses membres (en particulier Monique Fillot), accompagnés par les familles de victimes s'attachent à identifier les martyrs à l'aide de documents précieux : les registres de la prison de Montluc, des témoignages de l'entourage familial, professionnel ou d'anciens codétenus des victimes, des registres des Archives départementales et métropolitaines...
Cette collecte d’informations permet de révéler les identités des victimes et de faire connaître leurs vies, leurs engagements en tant que résistant et de montrer leurs visages.
« Pour qu’on pense à eux vivants, et non morts, en victime »
Association du Patrimoine, des Arts et des Lettres

Liste des victimes identifiées

À ce jour, ce sont 6 femmes et 76 hommes, soit 82 personnes identifiées sur les 120 victimes, le plus jeune avait 17 ans, le plus âgé 65 ans.
1. Samuel BADER, 24 ans
2. Lucien BARD, 37 ans
3. André BEAUREGARD, 28 ans
4. Eugène BERNARD, 46 ans
5. Rose BERNHEIM née NETTER, 58 ans
6. André BONIN, 35 ans
7. Ernest BONNAVE, 31 ans
8. Pierre BOURDIEU, 34 ans
9. François BOURSIER, 65 ans
François Boursier est né en 1878, à Saint-Laurent-du-Pont (Isère). Prêtre catholique, il est mobilisé en août 1914 comme brancardier. Il prend part à la bataille de Verdun puis est démobilisé en 1919. Nommé vicaire à la paroisse de la Nativité à Villeurbanne, l’abbé Boursier quitte le réseau Jove le 30 octobre 1943 et rejoint le Service d’Atterrissage Parachutage (SAP). L’abbé Boursier cache alors des réfractaires au STO, des Juifs et des résistants dans son village natal. L’abbé Boursier et son vicaire l’abbé Joffray, sont arrêtés le 16 juin 1944 par la Milice française, certainement sur dénonciation. Ils sont remis aux Allemands et internés à la prison de Montluc. Des grenades sont retrouvées dans l’orgue de l’Église ainsi que des mitraillettes derrière l’autel. L’abbé Boursier subit les pires tortures durant sa détention sans jamais parler. Le 20 août 1944, quelques jours avant la libération de Lyon, il est extrait de la prison et massacré avec 120 autres détenus au ort de Côte Lorette à Saint-Genis-Laval.
10. Joanny BRAILLON, 44 ans
11. Jacques BRIACCA, 51 ans
12. Jean BRINGUÉ, 29 ans
13. Emile BRONDEL, 50 ans
14. Renée BRUCKNER née PILAZ, 22 ans
Renée Bruckner, née Pilaz, et Robert Bruckner, couple de commerçants lyonnais, sont arrêtés le 4 août 1944 pour acte de résistance. Leur magasin sert de lieu de réunion et de boîte aux lettres à la Résistance. Renée Bruckner transmet des messages en tant qu’agent de liaison. Tous les deux sont emmenés par la Gestapo et enfermés à la prison de Montluc. Ils laissent derrière eux une fillette de moins d’un an. Le 18 août, Robert est emmené à l’aérodrome de Bron où il est massacré, faisant donc partie des 109 victimes assassinées entre le 17 et le 21 août 1944. Renée, quant à elle, fait partie des 120 victimes estimées du massacre du Fort de Côte Lorette du 20 août 1944. Son corps a pu être identifié grâce à sa famille le 30 août 1944.
15. Louis CARBONEL, 45 ans
16. Alexis CHAPOCHNIKOFF, 51 ans
Alexis Chapochnikoff est né le 17 avril 1893 à Ekaterinoslaw (Empire russe de l’époque, Ukraine). C’était un Russe engagé pendant la Première Guerre mondiale et dont la famille a été assassinée en 1917 durant la Révolution russe. Il obtient un contrat de travail en France en 1924 puis s’installe à Lyon où il fonde sa famille. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est interné en tant qu’étranger au camp de Gurs. Libéré, il entre dans la Résistance au début de l’année 1942 au sein du bataillon Carmagnole (FTPMOI). Il est aussi membre de l’Union des patriotes russes et organise l’évasion de prisonniers de guerre soviétiques internés à Lyon et membres de l’armée Vlassov. Il est arrêté dans un café le 17 juillet 1944. Interrogé et torturé, il est interné à la prison de Montluc dans la cellule 50. Il est massacré le 20 août 1944 au fort de Côte Lorette à Saint-Genis-Laval
17. Paul CHARCOUCHET, 30 ans
18. George CHAZEAUX, 37 ans
19. Roger CONSTANT, 30 ans
20. Maurice CREGUT, 26 ans
21. Joachim DA FONSECA (âge?)
22. Yves DE BOTON, 36 ans
Yves de Boton est né le 25 septembre 1907 à Jaffa en Syrie. Il exerce la profession de médecin et sert dans l’armée en 1939. Dès 1940, il entre en résistance et intègre le mouvement Combat, puis le mouvement Libération. En 1944, il devient chef régional du service de renseignement du Mouvement de Libération Nationale (MLN). Quelques mois plus tard, le réseau est infiltré par Claire Hettiger dite « Danny », maîtresse d’un chef du service de renseignement militaire allemand. Elle les dénonce et Yves de Boton est arrêté par la Gestapo le 1er août 1944. Il est interné à la prison de Montluc, ainsi que 27 autres membres du réseau. Le 20 août 1944, il est exécuté au fort de Côte Lorette à Saint-Genis- Laval.
23. Adrien DENAVIT, 27 ans
Adrien Denavit est né le 3 juin 1917 à Lyon. Il étudie à l’école de chimie industrielle rue Pasteur à Lyon et obtient un diplôme d’ingénieur. Mobilisé pour la guerre en 1939, il intègre une école d’officiers de réserve, puis la cavalerie de Saumur. ll est cependant fait prisonnier à l’issue de la bataille du même nom puis est libéré. Démobilisé, il travaille dans un laboratoire. Il entre en résistance début 1943 en diffusant le journal clandestin Courrier français du Témoignage chrétien. La même année, il rejoint le mouvement Franc-Tireur. Il est nommé adjoint au chef régional du mouvement, puis agent de liaison de l’Armée Secrète (AS). Au cours de sa vie de résistant, il est connu sous plusieurs pseudonymes tels que Charmoz ou Grépon. Il est arrêté le 4 août 1944, sous un faux nom, André Duret, puis massacré au Fort de Côte Lorette à Saint-Genis-Laval le 20 août 1944.
24. Joseph DWERNICKI, 47 ans
25. Jean FERRARIO, 19 ans
26. Marcel FREY, 19 ans
27. Pierre FRIQUEGNON, 32 ans
28. Jean FROISSART, 42 ans
29. Auguste FUSS, 38 ans
30. Guy GARDEUX, 23 ans
31. Joannès GEOFFRAY, 21 ans
32. Hubert GOMINET, 21 ans
33. Marcel GRESPY-DULAC, 49 ans
34. Robert GUILLAUD, 41 ans
Robert Guillaud, né le 28 juin 1903 à Bourg-en-Bresse, a joué un rôle crucial pendant la Seconde Guerre mondiale. Ayant été fait prisonnier par les Allemands, il s’évade et trouve refuge en Corse. De retour sur le continent, il se consacre au rapatriement des prisonniers de guerre et apporte son soutien aux résistants et aux réfractaires du Service du Travail Obligatoire (STO). Il rejoint le réseau Gallia, assume la responsabilité du 2ème bureau puis en devient le chef d’état-major, avant de prendre en charge l’organisation à partir de juillet 1944. Malheureusement, le 4 août 1944, Robert Guillaud est arrêté par la Gestapo à la centrale du réseau, rue Franklin, et est interné à Montluc. L’ensemble du réseau est alors démantelé avec de multiples arrestations sur une dizaine de jours. Il fait partie des 120 victimes du massacre de Saint-Genis-Laval. Son histoire est marquée par un engagement indéfectible pour la liberté.
35. Philippe GUTTINGER, 30 ans
36. Henri GUYONNEAU, 44 ans
37. Paul HENCINSKI, 38 ans
38. Antonin Félix HERITIER, 57 ans
39. Albert HESS, 46 ans
40. Benoit HUGAND, 35 ans
41. Marcel JAY, 35 ans
42. Charles LALLEMENT, 45 ans
43. Jacques LAMY, 21 ans
44. Paul LANOYERIE, 59 ans
45. François LARUE, 55 ans
46. Roger LE FORESTIER, 36 ans
Est un médecin français né le 8 juillet 1908 à Montpellier. Il s’engage dans la Résistance dès 1940. Il utilise ses compétences de médecin pour soigner des résistants, notamment des maquisards. Il est également actif dans les soins apportés aux réfugiés juifs cachés et accueillis par la population du Chambon-sur-Lignon. Il a lui-même hébergé des personnes juives. Arrêté le 4 août 1944 au Puy-en-Velay, Roger Le Forestier aurait été condamné à mort, puis transféré à la prison de Montluc le 10 août 1944. Il est emmené à plusieurs reprises hors de sa cellule pour soigner des Allemands blessés lors de bombardements alliés. Il est appelé « sans bagages » le 20 août 1944 et massacré au fort de Côte Lorette à Saint-Genis-Laval.
47. Joseph LENVERS, 44 ans
48. Mario LEVY, 42 ans
Mario Lévy, dont la famille est originaire du Haut-Rhin, est né le 6 janvier 1901 à Gênes en Italie. Lorsqu’il arrive en France, il travaille dans l’édition et crée la Société Lyonnaise d’Édition et de Publicité. Il est arrêté dans ses bureaux le 16 juin 1944 par la Milice française en raison d’un soutien financier actif à la Résistance. Il est interrogé au siège de la Gestapo place Bellecour avant d’être interné à la prison de Montluc. Il vit ses derniers instants avec l’abbé Boursier dont il est proche. Tous deux sont massacrés au fort de Côte Lorette le 20 août 1944.
49. Simone LEVY-SOMMER, 20 ans
Née le 15 septembre 1923 à Paris, Simone Lévy-Sommer travaille dans un salon de coiffure à Lyon. Elle et son fiancé Michel Wurmser sont recrutés comme agents de liaison dans les Groupes Francs de l’Armée Secrète (AS) dirigée par Charles Mohler. Alors qu’elle débarrasse un local utilisé par la Résistance, 44 rue de l’Université, elle, ainsi que ses deux amies Irène Fremion et Marie- Antoinette Cluzan, sont arrêtées le 9 mars 1944 par la Gestapo. Elles sont interrogées à l’École du service de santé militaire, siège de la Gestapo, avant d’être internées à la prison de Montluc, dans le réfectoire, jusqu’au 20 août 1944. Simone Lévy-Sommer fait partie des 120 détenus transférés puis massacrés au fort de Côte Lorette à Saint-Genis-Laval.
50. Jean LOUBET, 34 ans
51. Louis MAGGIORINI, 17 ans
52. Pierre MALIN, 24 ans
53. Daisy Georges MARTIN, 46 ans
Marguerite Martin, surnommée Daisy, est née le 1er mars 1898 à Lyon. Elle est devenue une figure emblématique de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est aide-infirmière bénévole à l’hôpital de l’École du service de santé militaire de Lyon et elle acquiert une précieuse expérience en matière de soins et d’assistance sociale. Pendant la guerre, Daisy joue un rôle essentiel dans la Résistance. Elle crée et dirige le Service du regroupement familial, offrant un soutien vital aux personnes évacuées. En plus de ses actions humanitaires, elle recrute des membres pour la Résistance et assure la liaison entre différents groupes clandestins. Malheureusement, elle est arrêtée par la Gestapo le 6 mars 1944 et emprisonnée à Montluc. Elle subit des interrogatoires et des tortures mais, malgré cela, elle ne révèle pas d’informations compromettantes. Elle est massacrée le 20 août 1944 au fort de Côte Lorette. Son dévouement et son sacrifice pour la cause de la liberté demeurent un exemple inspirant de résistance et de bravoure.
54. Jean MAZOYER, 33 ans
55. Gustave MISME, 23 ans
56. Jean MONATTE, 35 ans
57. Willie Paul MONTAGUE, 34 ans
58. Raymond MOREAU, 18 ans
59. Francisque PAYÉ, 40 ans
60. Claude PERICHON, 31 ans
61. Georges PLASSE, 35 ans
62. Adrien POULY, 42 ans
63. Roger PUGNAIRE, 28 ans
64. Laurent RAY, 44 ans
65. Roger RADISSON, 33 ans
66. Robert RANDU, 36 ans
67. Antoine RICHARD, 35 ans
68. Jacques ROCHER, 23 ans
69. Marcel SARRAZIN, 53 ans
70. Jean SCHOTT, 22 ans
71. Jean SMITH, 23 ans
72. René SMITH, 20 ans
73. Henri SOMBARDIER, 34 ans
74. Jeannine SONTAG, 19 ans
75. Émile THOMAS, 22 ans
76. Régis TOURNEBIZE, 36 ans
77. André VEDREINE, 18 ans
78. Georges VERDELET, 31 ans
79. Jean VEYRON LA CROIX, 37 ans
80. Alfred VIAL, 39 ans
81. Marie Alphonse VIAL née JUNGO, 45 ans
82. François WACHTER, 22 ans
Sources : ASPAL, Mémorial National de la Prison de Montluc, Lycée René Descartes
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